

Solastalgie et forces vulnérables
Une approche photographique de la crise écologique
À travers cette série, E. Juliette interroge la relation entre l’être humain et la nature à l’ère de l’Anthropocène.
Inspirée par la douleur provoquée par la dégradation de notre planète, ces images rappellent que nous sommes interconnectés avec un système vivant précaire.
Au sein de la série, la séquence "accès refusé" est composée de photos fictionnelles fatalistes à la manière d’une erreur d’authentification ou d’un firewall, comme si la nature refusait l’accès aux êtres humains, à force de mépris et de mauvais traitements.
Solastalgie et forces vulnérables est un dialogue entre deux souffrants. À travers des autoportraits en Gaïa et des IRM où la propre destruction de l'artiste fait écho à celle de la Terre, il est donc question de notre vulnérabilité. Certaines images peuvent évoquer les vanités et le Memento Mori.
De plus, comme Gina Pane (1939-1990), qui ouvrait son corps « pour l’amour de vous, l’autre », ces images sont une invitation à regarder en face ce qui nous relie, à prendre conscience des blessures que nous partageons avec le vivant et de l'union profonde entre humains et non-humains.
En dépit de nos failles et même si individuellement, nous ne sommes que de frêles êtres, en s'unissant et en raisonnant pour le bien de l’environnement, nous pouvons faire de grandes choses : ensemble, nous sommes les gardiens du vivant.
Ce travail, par son approche incisive, peut malheureusement générer une éco-anxiété mais il souhaite s’inscrire dans un art du care et invite à une reconnexion sensible.
Ce travail est un art écologique qui s’ancre dans une démarche d’éco-conception, privilégiant l’usage de ressources existantes, sans impact supplémentaire. Toutes ces photographies sont réalisées avec un simple téléphone portable, capturées au cours de marches en forêt de Fontainebleau, où vit E. Juliette, et à travers des prises de vue répétées de l’horizon visible depuis son studio. Elles explorent les tensions entre nature et civilisation, où les lignes saturées et les grilles traduisent à la fois l’étouffement et les barrières, réelles ou imaginaires, qui nous éloignent de notre environnement.
Sans recours à du matériel supplémentaire, ces images sont ensuite retravaillées à l’aide d’un logiciel courant, déjà disponible à domicile, prolongeant ainsi l’engagement d’une création qui compose avec l’existant.
Ces travaux existent principalement sous forme numérique afin de limiter leur empreinte carbone et peuvent être projetés.
Certaines photographies ont a été imprimées de façon vertueuse en France sur un tissu naturel, 100 % coton certifié Oeko-Tex, avec des encres biologiques respectueuses de l’environnement ou sur bois certifié PEFC et FSC avec des encres qui n’émettent pas de COV.
























